Sans titre
Maitresse de ta folie obscure,
Tu fais de moi un scalpel, sois-en fier.
Quand mon venin s’écoule sur tes écorchures,
Ton nom agonise, sous mon sourire,
Que l’attente a fini par épuiser.
Tu fais de moi amante et ennemie,
Je fais de toi mon chien.
Le souffre-douleur sur lequel
Diluer ma hargne,
Et peut-être même, les déceptions,
Continuum de ton être,
Sur lesquelles tu te prélasses.
Je te crache à la gueule.
Et ma bave - aussi collante
Que l’amour perfide dont tu me tagues,
Et l’exil dans lequel tu te jettes,
Mesquineries entravant tes orifices -
T’en ressortira fort grandi,
Blanchi de tes soupçons et
Libéré de ton orgueil de dindon.
Ce sera moi qui vais te redorer le blason.
Je vais te pisser dessus, et
Mon urine aussi acide que ma langue,
Promesse d’une longue jeunesse,
Lavera ton corps de son passé,
Jusqu’à le déchiqueter,
Avec tout mon amour.
De tes entrailles, je te tisserai une corde,
Et la nouerai autour de ton cou :
Nous sommes liés jusqu’à la mort.
Ton amour,
Je voudrais tellement le voir,
L’entendre vivre
Sous ta cage thoracique.
Te déculotter la peau sur ton torse,
T’arracher les côtes, une à une…
Extraire ce cœur pourrissant,
Au gré de mes humeurs.
En contempler la passion qui en dégouline,
En petites veines pourpres,
Sur mes doigts altruistes.
Tu étais éteint, avant mon passage,
Ta mort, je te l’ai extirpée par la bouche.
Tes lèvres désespérées accrochées aux miennes,
Et aspirant mon essence,
Tu as fini par grandir, prenant toute la place,
Et maintenant, tu quémandes, et tu te rebelles.
Le vide finira encore par
Te conduire vers mon sein
En abime où tu t’abimes,
Le cœur avide et le corps explosé
Par l’insignifiance de nos vies.