Deshumanisation.
Je suis la putain de mes chimères,
Mon propre bateleur désamusant,
J’engraisse des espoirs infantiles
Qu’une main nulle autre que la mienne
S’empressera d’envoyer valser
Un vendredi matin...
Je suis ma propre ennemie,
Je triche avec mon moi,
J’étreins mes obsessions avec dégout,
Confesse mes faiblesses par lâcheté,
Je m’épuise souvent dans l’immobilité
Ressuscitant toujours des décombres
Généreuse avec mes erreurs
Intransigeante dans mes leurres.
Je suis ma propre complice,
Pathétique dans mes pardons,
Dramatique dans l’euphorie,
Je crois dessiner des châteaux,
Arabesques dérisoires,
Quand je ne fais que creuser ma tombe.
Le rideau tombe implacable,
Je me découvre actrice,
Joueuse malheureuse,
D’une main soulagée, suicidaire,
Je rabats mes cartes,
Vide mes bourses,
Applaudis tous mes spectateurs,
Fauves, déambulant dans mon sillage,
Connerie, immaturité, naïveté, tous réunis
Puis, je m’éloigne d’un pas leste
Poursuivie par mon rire cynique.