Je ne suis pas une blanche colombe

Regarde moi, c'est moi que tu vois... Mes mains sont sales, mes gestes parfois, et mes pensées tout comme mes actes...
Tout transpire en moi le pêché, la culpabilité mais aussi le repentir. Regarde moi, me désireras-tu encore si tu me vois en loques déchirée par le bien et le mal qui m'animent?

Aimeras tu mon corps, mon âme tout comme mon cœur boueux affaibli par ses désirs chastes et troubles à la fois?
Pourras tu encore me serrer dans tes bras quand je ne porte en moi qu'égoïsme, silence et indifférence? Ceux d'une femme longtemps abusée.
Tu m'en veux. De ma franchise. De ma témérité. Que dis-je?... De ma bêtise. De mes sentiments incertains. De mon amour peureux. Fragile.
Amour ressemblant juste à un désir animal animant ma carcasse portée vers un ailleurs tout aussi incertain que les mots qui sortent de ma bouche...
Tu m'offres le monde, mais il est le tien...
Le mien doit être comme je le dessine et n'arrête pas de le marteler dans mes bouts de papier.
Tu m'offres ta vie, ou bout d'une vie, mais la mienne ressemble à une longue salissure... Personne n'y mettrait les pieds sans un regard vers une porte, l'issue la plus proche...
Tu as fait fleurir encore mon coeur que je croyais inanimé à jamais. Mais...Toujours ce "mais" qui se dresse implacable.
Je peux vivre sans toi. Je peux vivre loin de toi, mais je ne peux vivre près de toi...  Sans me trahir.
Sauras tu être clément même quand je serai injuste? Lointaine, incompréhensible, étrangère pour les autres?

J'aimerais tant que tu m'aimes, sans me mentir, sans me mettre au pied du mur, et sans que tu m'imposes des choix.