Sans début ni fin

...Un miroir trainait à coté, elle s'en saisit et se regarda.
Elle avait beau le tourner et le retourner, il lui renvoyait le même reflet vieilli...
Les larmes invisibles de la veille avait creusé des sillons autours des yeux, et de sa bouche amère. Ses cheveux ternes et électriques lui donnait un air lointain...
Cette inconnue, c'était elle, elle avait pris possession de ses mains, de son visages, de ses jambes; de tout son corps, depuis des années déjà...
Comment peut-on être soi, et quelqu'un d'autre à la fois?
Quelqu'un avait surgi dans la nuit, et avait pris possession de vous, de vos rêves, pour dessiner un cauchemar long, d'où il est impossible de sortir sans briser quelque chose...
Foutaises. Il fallait qu'elle se ressaisisse, et vite. Elle va appeler tous ses amis, là, maintenant. Se souviennent-ils encore d'elle?
C'est ridicule, on n'oublie pas quelqu'un, juste parce qu'il avait fait silence de sa vie.
On n'oublie pas quelqu'un juste parce que la vie est lâche et nous éloigne les uns des autres.
"Si..."
"Je ne sais plus...".
Elle décida qu'elle n'avait plus besoin de personne.
Au creux du ronflement de son coeur, surgissaient des débris de sentiments, ils la tiraillaient dans tous les sens jusqu'à épuisement.
"Allez vous-en tous... Les souvenirs ne servent aux gens qui ont fini de vivre. Moi... Moi, j'ai encore des espoirs tapis, ça et là, et il suffit juste que je me mette debout pour que tout se remette en place...".