Lignes disloquées
Au fond d’un caveau de chairs,
Se déployait forte résolution :
Ecrire, ce cri, cette force, cette lâcheté.
Apaiser les orages
A l’encre où se devine un bonheur,
Un vide, une idée meurtrie.
Il faudra verser, il faudra déverser,
Le fiel de tous ces mots,
Laisser ce torrent courir et emporter loin,
Le mal qu’ils peuvent bien contenir.
Les vider de leur raideur et dépit
Telle une blessure qui suppure.
Le temps se suspend hilare
Au murmure d’une muse hypocrite,
Et une main dessine audacieuse,
Les courbes douloureuses de mots
Lignes disloquées par les névroses
Les mots s’étalent sur du papier avec haine.
L’enfer ouvre ses bras,
Les pensées se bousculent.
Les doigts mus par un besoin féroce,
Ecrivent, effacent, griffonnent,
Des mots sans pudeur,
Immortalisés en supplice.